Un petit compte rendu de la course de samedi 15/06 à laquelle Sylviane et moi avons participé. (Photos en pied d’article)
Trail des Ecrins : J’ai (enfin) franchi la ligne d’arrivée !
Après deux années de galères d’abandons et d’élimination par barrières horaires (la dernière à 104km sur le trail des pyramides noires du 26/05), c’est avec grande satisfaction que j’ai franchi samedi 15/06 la ligne d’arrivée du trail des Ecrins.
Plutôt que d’abaisser la difficulté (j’aurai bien pu m’inscrire sur un 10km mais c’était trop facile), j’ai plutôt choisi de prendre de la hauteur sur le trail des Ecrins à Vallouise, dans la région de Briançon (Hautes Alpes) :
Point culminant à 2600m, dénivelé 2200m, le tout sur une distance de 34km, avec des balcons qui offrent des vues imprenables sur les glaciers du massif des Ecrins qui culmine à 4102m.
A mettre à l’honneur aussi, Sylviane MILLER qui a fait le déplacement juste pour cette course, avec une préparation dans le nord, qui, il faut bien l’avouer, n’est pas réputée pour ses dénivelés ! Sylviane a pourtant su gérer son effort sur ce parcours de haute montagne sans faillir et hisser les couleurs du maillot du RAC jusqu’aux cols alpins : un grand bravo ! Elle avait un peu mal aux pattes le lendemain quand même, mais quelques jours après, elle avait toujours les yeux qui brillaient d’enchantement !
Pour ma part j’avais pu profiter de 2 semaines de vacances sur place pour faire la récup de mes 104km (3 semaines entre les 2 courses, c’était limite) et la transition avec le trail montagne (pas mal de rando pour les globules et des sorties sur les parcours balisés de la station trail de Vallouise pour la technique).
Comme il s’agissait là de mon premier trail de montagne (à 60 ans bientôt j’ai encore des choses à découvrir !), je vous touche un petit mot sur mes sensations.
J’ai toujours été un peu retissant sur le fait de courir en montagne, alors que pratiquant la rando, parfois sportive (avec régulièrement des sommets au-delà de 3000m), je ne comprenais pas qu’on puisse se priver de s’arrêter au gré d’un point de vue, d’une prairie fleurie ou de la rencontre avec un chamois, un bouquetin ou même une marmotte. Après cette expérience je confirme : je ne comprends toujours pas ! Par-contre ce que j’ai appris c’est que ce terrain de jeu permet d’atteindre des sensations spécifiques de gestion d’effort long mais régulier, avec des variations de techniques entre montées (alternances de marche et de course, pas mal de marche quand même !) et descentes (alternances de course et de marche, beaucoup de course !), des passages en rochers (avec les mains parfois), sur névés (les plaques de neige résiduelles qui décorent les sommets), les passages de torrents… Du long, mais du varié, dans des décors idylliques que je me suis promis de revisiter en rando aux prochaines vacances (je suis un têtu contemplatif !). Une gestion de course impeccable avec une arrivée à l’arrache, complètement essoré (il n’aurait pas fallu 2km de plus !).
Je ne terminerai pas sans mentionner Florent , mon fils, un ancien racien de l’école d’athlétisme d’il y a quelques années, qui s’est offert la boucle de 57km (plutôt 59km) et 3300km : à bon sang ne saurait mentir !
C’était donc la fête du trail dans la vallée pendant deux jours avec 4 distances (11km, 23km, 34km et 57km), les courses enfants et le championnat de France de km vertical (KV : 1000m de dénivelé) avec la descente en remontée mécanique offerte aux arrivants (je crois que de toute façon, les cuisses en feu, ils doivent être incapables de redescendre par leurs propres moyens). Tout ça dans une ambiance festive et conviviale générée autant par l’organisation que par les compétiteurs eux-mêmes, sans oublier le public omniprésent même aux points les plus reculés du parcours, et de Corinne qui a mis son point d’honneur à être à l’arrivée de chacun de nous (elle a dû passer environ 6 heures sur la ligne d’arrivée car nous étions un peu en retard sur nos objectifs) …
Je tiens à saluer le travail des organisateurs qui, en bons montagnards, ont sécurisé le parcours sur des passages délicats, allant jusqu’à tailler des marches à la pelle dans la neige pour réduire les risques encourus pas les coureurs, répartis des équipes de secouristes même à des endroits accessibles qu’à pieds, à tous ces bénévoles qui se sont postés dès la première heure (bon nombre ont dû monter à la lampe frontale dans la froidure du petit matin pour passer la journée à leur poste !). Ça change de ces tracés de trails de nos contrées où la recherche de la difficulté à tout prix nous met parfois dans des situations rendues dangereuses…
En conclusion :
Le trail des Ecrins, il y en a qu’ont essayé, mais ils ont eu un problème : c’est qu’ils veulent recommencer !
http://www.grand-trail-des-ecrins.com/
Jean-Claude QUEVALLIER